L'exposé de Christine sur l'origine de la tradition
Merci à tous les participants et à Modarte pour l'accueil.
La présentation par le Midi Libre du 31 octobre 2014
Una catrina jovencita
Pareja
Trio
Cola para el maquilaje
Gran exito para el desfile en las calles de Montpellier
Obras de Diana Jaramillo
Pastelitos de muertos
Alfeñiques
Origines indigènes du « Día de Muertos » au Mexique
par Christine Bertheuil
« El día de Muertos » célébré ce 1er novembre à Montpellier, a été inscrit par l’Unesco au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité en 2003 ainsi que toutes les fêtes dédiées aux morts, la plupart d’origine indigène.
Le jour des morts au Mexique se différencie par son côté festif et se célèbre sur 3 jours : le 31 octobre fête des enfants défunts, « los angelitos » et les 1er et 2 novembres l’hommage aux adultes défunts. Certains villages célèbrent leurs morts du 25 octobre au 3 novembre dans un délire d’encens, de couleurs et de chants.
Pour mieux comprendre le syncrétisme religieux, évident pour beaucoup, dans ces célébrations, entre pratiques indigènes et catholicisme, il faut se pencher sur les traditions ancestrales observées tout particulièrement dans la civilisation aztèque, civilisation qui se développe à partir de la fin du XIIIe siècle sur les hauts plateaux mexicains.
A cette époque le peuple célébrait ses morts tout au long de l’année mais plus particulièrement lors de la fête des enfants défunts Miccaihuitontli et 20 jours plus tard lors de la fête des adultes défunts Hueymiccalhuitl. Ces fêtes avaient lieu à la fin de l’été.
Tous les morts ne connaissaient pas le même sort dans l’au-delà, certains bénéficiaient d’un traitement privilégié. Les guerriers morts sur le champ de bataille, les femmes mortes en couche, rejoignaient après le trépas, l’Ilhuicatl-Tonatiuh, la demeure du soleil de nuit, ceux tués par les forces de Tlaloc, dieu de la pluie, des orages et des éclairs, rejoignaient le paradis de ce dieu, le Tlalocan. Les morts ordinaires atteignaient le Mictlan où séjournaient Mictlantecuhtli, dieu de la terre du repos, et son épouse Mictecacihuatl (la future Catrina) après un voyage long et plein d’embuches. C’est pourquoi lors des rites funéraires un chien, de la race des Xoloitzcuintles, était sacrifié afin que son esprit accompagne celui du mort et l’aide à trouver son chemin. Ce petit chien que l’on retrouve fréquemment en terre cuite sur les « altares » encore de nos jours.
Afin de soutenir la progression du défunt dans cette obscurité hostile qui le menait au Mictlan, les vivants, tant lors des rites funéraires que lors des célébrations annuelles chantaient, dansaient et apportaient des offrandes. Ces offrandes se composaient bien évidemment de nourriture et de boissons mais également de copal qui en brulant élevait leurs pensées vers les défunts et leurs prières vers Mictlantecuhtli.
A l’arrivée des espagnols, au début du XVIe siècle, la confrontation fut inévitable. Pour ces derniers les manifestations religieuses aztèques s’apparentaient au satanisme, mais un heureux hasard du calendrier (les fêtes aztèques ayant légèrement glissé dans le temps) permit aux religieux de fusionner le Miccaihuitontli et le Hueymiccalhuitl avec la fête de la Toussaint, fixant ainsi la date au 1er novembre comme journée dédiée aux morts. Peu à peu les effigies païennes firent place à des représentations catholiques. Ce sont ces manifestations, issues d’un syncrétisme* entre rituels indigènes préhispaniques et catholicisme, qui nous sont parvenues.
Lors de leurs incantations à Mictlantecuhtli « dieu de la terre du repos » les aztèques associaient les divinités des 4 éléments, l’eau,Tlaloc et son épouse Chalciuhtlicue, l’air, Ehecatecuhtli, la terre, Tonantzin et le feu, Xiuhtecuhtli. La représentation de ces divinités a considérablement évoluée mais nous en retrouvons toujours aujourd’hui « l’esprit ». Pour l’Eau correspondent toutes les boissons déposées sur les autels et également bues par les participants, l’Air est matérialisé par les volutes de copal qui montent dans le ciel ainsi que les confettis lancés au cours des célébrations. La Terre, notre mère nourricière, par toutes les graines, les fleurs, les différents mets partagés ce jour avec le défunt. Et bien sûr le Feu présent dans les bougies, les cierges, les fogatas.
Les calaveras, cranes en sucre, en chocolat ou en terre cuite que l’on s’échange durant cette période de l’année évoquent également la représentation rituelle des cranes chez les aztèques lors de toute célébration.
* Certains anthropologues contestent l’ensemble de cette théorie, pour eux le syncrétisme évoqué n’est qu’une légende créée de toute pièce par des intellectuels nationalistes mexicains : le débat reste ouvert...
Origines indigènes du « Día de Muertos » au Mexique
par Christine Bertheuil
« El día de Muertos » célébré ce 1er novembre à Montpellier, a été inscrit par l’Unesco au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité en 2003 ainsi que toutes les fêtes dédiées aux morts, la plupart d’origine indigène.
Le jour des morts au Mexique se différencie par son côté festif et se célèbre sur 3 jours : le 31 octobre fête des enfants défunts, « los angelitos » et les 1er et 2 novembres l’hommage aux adultes défunts. Certains villages célèbrent leurs morts du 25 octobre au 3 novembre dans un délire d’encens, de couleurs et de chants.
Pour mieux comprendre le syncrétisme religieux, évident pour beaucoup, dans ces célébrations, entre pratiques indigènes et catholicisme, il faut se pencher sur les traditions ancestrales observées tout particulièrement dans la civilisation aztèque, civilisation qui se développe à partir de la fin du XIIIe siècle sur les hauts plateaux mexicains.
A cette époque le peuple célébrait ses morts tout au long de l’année mais plus particulièrement lors de la fête des enfants défunts Miccaihuitontli et 20 jours plus tard lors de la fête des adultes défunts Hueymiccalhuitl. Ces fêtes avaient lieu à la fin de l’été.
Tous les morts ne connaissaient pas le même sort dans l’au-delà, certains bénéficiaient d’un traitement privilégié. Les guerriers morts sur le champ de bataille, les femmes mortes en couche, rejoignaient après le trépas, l’Ilhuicatl-Tonatiuh, la demeure du soleil de nuit, ceux tués par les forces de Tlaloc, dieu de la pluie, des orages et des éclairs, rejoignaient le paradis de ce dieu, le Tlalocan. Les morts ordinaires atteignaient le Mictlan où séjournaient Mictlantecuhtli, dieu de la terre du repos, et son épouse Mictecacihuatl (la future Catrina) après un voyage long et plein d’embuches. C’est pourquoi lors des rites funéraires un chien, de la race des Xoloitzcuintles, était sacrifié afin que son esprit accompagne celui du mort et l’aide à trouver son chemin. Ce petit chien que l’on retrouve fréquemment en terre cuite sur les « altares » encore de nos jours.
Afin de soutenir la progression du défunt dans cette obscurité hostile qui le menait au Mictlan, les vivants, tant lors des rites funéraires que lors des célébrations annuelles chantaient, dansaient et apportaient des offrandes. Ces offrandes se composaient bien évidemment de nourriture et de boissons mais également de copal qui en brulant élevait leurs pensées vers les défunts et leurs prières vers Mictlantecuhtli.
A l’arrivée des espagnols, au début du XVIe siècle, la confrontation fut inévitable. Pour ces derniers les manifestations religieuses aztèques s’apparentaient au satanisme, mais un heureux hasard du calendrier (les fêtes aztèques ayant légèrement glissé dans le temps) permit aux religieux de fusionner le Miccaihuitontli et le Hueymiccalhuitl avec la fête de la Toussaint, fixant ainsi la date au 1er novembre comme journée dédiée aux morts. Peu à peu les effigies païennes firent place à des représentations catholiques. Ce sont ces manifestations, issues d’un syncrétisme* entre rituels indigènes préhispaniques et catholicisme, qui nous sont parvenues.
Lors de leurs incantations à Mictlantecuhtli « dieu de la terre du repos » les aztèques associaient les divinités des 4 éléments, l’eau,Tlaloc et son épouse Chalciuhtlicue, l’air, Ehecatecuhtli, la terre, Tonantzin et le feu, Xiuhtecuhtli. La représentation de ces divinités a considérablement évoluée mais nous en retrouvons toujours aujourd’hui « l’esprit ». Pour l’Eau correspondent toutes les boissons déposées sur les autels et également bues par les participants, l’Air est matérialisé par les volutes de copal qui montent dans le ciel ainsi que les confettis lancés au cours des célébrations. La Terre, notre mère nourricière, par toutes les graines, les fleurs, les différents mets partagés ce jour avec le défunt. Et bien sûr le Feu présent dans les bougies, les cierges, les fogatas.
Les calaveras, cranes en sucre, en chocolat ou en terre cuite que l’on s’échange durant cette période de l’année évoquent également la représentation rituelle des cranes chez les aztèques lors de toute célébration.
* Certains anthropologues contestent l’ensemble de cette théorie, pour eux le syncrétisme évoqué n’est qu’une légende créée de toute pièce par des intellectuels nationalistes mexicains : le débat reste ouvert...