vendredi 3 octobre 2014

Soirée projection-débat sur Gilberto Bosques, le 2 octobre 2014


C’est devant un public nombreux et attentif que le documentaire Visa al paraiso a été projeté à Montpellier. Cette soirée-débat, organisée par UNIFRAMEX et le cinéma Utopia, a permis de découvrir un personnage méconnu du grand public, tant en France qu’au Mexique, le consul mexicain Gilberto Bosques. Né dans une famille politiquement engagée, il est influencé dès sa jeunesse par les frères Flores Magon et les idées anarcho-syndicalistes. C’est tout naturellement qu’il se retrouve ensuite plongé dans la révolution mexicaine dont il partage les idéaux. L’arrivée au pouvoir du Général Cardenas lui convient pleinement, ils ont tous les deux la même analyse sur les conflits qui commencent à déchirer l’Europe.

Après un portrait de Bosques, la première partie du documentaire pose longuement le contexte de cette Europe en crise, des démocraties confrontées aux violences fascistes et au sort de leurs victimes, notamment des républicains espagnols. La réalisatrice présente ensuite de nombreux témoignages illustrant la chronologie des faits, et les mesures mises en place par Bosques et la diplomatie mexicaine pour permettre à des milliers de réfugiés de bénéficier d’un visa pour le Mexique. Le documentaire est enrichi de données historiques et socio-politiques détaillées. Les témoignages s’enchainent et le spectateur suit pas à pas les difficultés, l’angoisse et la peur des candidats au départ, toujours sous la menace des polices de Vichy, de la gestapo nazie et des services de renseignements franquistes.

La dernière partie du film est la plus émouvante, c’est celle ou ces enfants, très jeunes à l’époque, expriment leur immense reconnaissance à Gilberto Bosques pour ce qu’il a fait pour leurs familles, les sauvant dans de nombreux cas d’une mort certaine. Tous les témoins insistent sur l’altruisme et l’humanisme qui habitaient Gilberto Bosques. Et lui-même, souvent à l’image alors qu’il est déjà âgé de 100 ans, relie cet humanisme, cette approche du droit de l’homme et du droit international, aux principes mis en œuvre par la révolution mexicaine.

Dans le débat qui a suivi, Alba Lara, Maitre de conférence en littérature et Rocio Ovilla, juriste et Chargée d’enseignement, ont apporté quelques précisions sur l’action globale du Mexique en faveur des personnes menacées par les dictatures. Les nombreux universitaires et les descendants d’espagnols ayant fui l’Espagne présents dans le public ont pu apporter des précisions, échanger des souvenirs ou confronter leurs points de vue.

L’unanimité se faisait pour louer l’excellente initiative de Lillian Liberman pour avoir réalisé ce documentaire, et sur la pertinence qu’il y a à faire connaître au public, en France et au Mexique, ce morceau d’histoire, quand, par la volonté de quelques hommes infatigables défenseurs des droits humains, le Mexique était un paradis.



Lien vers le site de Chiautla (Etat de Puebla), village de naissance de Gilberto Bosques, et ou un musée lui est consacré.